Argile
Fondatrice de White Dirt, Dana Harel joue avec l'argile pour faire naître Artifacts, six créations aux allures cabossées et brutes.
Artifacts est peut-être son projet le plus brut. Pourtant, Dana Harel n'en est pas à ses débuts. Après avoir manipulé le papier, le laiton, le porcelaine ou le plâtre, c'est de nouveau sur la terre que se sont portées ses mains. Un matériau qu'elle connaît bien et qu'elle s'est appropriée jusque dans le nom de son studio fondé en 2020 : White Dirt. Une évocation de l'argile kaolin, fréquemment utilisé pour ses porcelaines.
Pour ce nouveau projet, réalisé en collaboration avec valerie_objects, Dana Harel a réalisé deux vases, trois carafes et une tasse. Un trio visuellement très fort et conforme au style primitif et terreux de la designeuse. Comme dans plusieurs autres de ses travaux, elle s'est notamment appuyée sur « des fragments qui traînaient dans l'atelier » et les a utilisés « pour concevoir diverses formes. » Une liaison entre passé et présent traduite par l'apparence mi-antique, mi-moderniste de la collection.
Le temps comme inspiration
« J'ai grandi à Tel-Aviv, une ville ou se juxtaposent de vieilles ruines et de l'architecture Bauhaus qui était populaire dans les années 1920 » explique la créatrice. Une ambiguïté qui a sans doute influencé son style et l'écriture esthétique de son studio. À cheval sur les époques, Dana Harel qui habite à San-Francisco depuis près de trente ans, voue une certaine admiration aux sculptures anciennes érodées et porteuses des stigmates du temps. Une dualité stylistique et temporelle qui a notamment influencé la forme facettée de ses objets. Un univers radicalement opposé à toute forme de rigueur, d'où se dégage une certaine imperfection volontaire. « Je fais ma propre archéologie » conclut l'artiste donc chaque collection est grandement inspirée du temps qui passe.
Avec une dizaine de designers, Elisa Uberti a suivi une résidence de deux semaines à Florence en juillet 2021. Organisée par la Galerie Philia, elle s’est déroulée au Numeroventi, dans le Palazzo Galli Tassi, en plein cœur de Florence. Elle a présenté son travail à Milan, pendant la Design Week, au sein d’Alcova.
« J’ai voulu travailler avec la terre d’Impruneta, une argile terracotta prélevée non loin de la ville de Florence et qui est utilisée depuis l’Antiquité. Au départ, j’avais imaginé des pièces jouant sur la notion de symétrie et des modules très caractéristiques de l’architecture de la Renaissance. En découvrant Florence, mes idées ont évolué. L’horizon que l’on peut apercevoir en étant sur les ponts m’a beaucoup inspirée. J’ai aimé le mélange entre architecture et nature, et j’ai voulu intégrer cette dernière dans mes projets pour retrouver cette association. »
“Cette résidence m’a permis de créer des liens humains avec d’autres designers et avec ma galerie. C’est très important de trouver le temps de partager des moments avec d’autres personnes qui ont des visions différentes, une autre culture et qui utilise d’autres médiums. À la suite de la résidence, j’ai continué à faire évoluer mes idées en créant une chaise qui intègre des plantes afin de retrouver un peu cette vision que j’avais depuis les ponts florentins. J’adore l’Italie, et j’ai trouvé Florence vraiment inspirante. »