Laque d’art
Agence spécialisée dans l'architecture autant que dans l'ameublement, Atome Associés présente GETA, sa première collection de mobilier auto-édité à destination du grand public.
Habituée à l'exercice de la conception architecturale et à l’aménagement de ses espaces, Natacha Froger livre une collection personnelle en dehors des codes habituels d’Atome Associés. Imaginée avec Aurèle Duhart, également architecte, GETA est la première collection auto-éditée de l’agence. Un projet de dix-huit mois où se retrouve l'esprit luxueux et design présent dans les réalisations passées. Portée par sa forme imposante et son allure sereine, GETA est surtout un hommage au pays du soleil levant, nation de savoir-faire et d'inspiration pour Natacha Froger. Décliné en six pièces, cet ensemble, faisant la jonction entre l'identité d'Atome Associés et la culture japonaise, est à découvrir à la maison Jean-Marc Hervier à Saint-Ouen.
Une inspiration entre archives et bout du monde
Passionnée par le Japon pour ses grands noms de l'architecture, Natacha Froger l'est également pour « le grand écart entre l'aspect visionnaire et contemporain du pays mêlé à son côté ancestral guidé par le goût du perfectionnisme. » Pourtant, lorsqu'elle décide de concevoir une nouvelle collection, l'idée n'est pas nécessairement de suivre cette destination. « Au départ, le leitmotiv était de savoir quel objet nous voudrions sortir en premier à destination du public » précise la conceptrice. Une réflexion qui la mène à fouiller avec son équipe dans les archives de l'agence fondée en 2005. « Rapidement GETA s'est imposée car cette pièce reflétait l'ADN de l'agence, à savoir un travail artisanal et une certaine esthétique japonisante que nous aimions tous. » Pourtant, GETA est alors très différente de la collection actuelle, puisqu'il s'agit d'un lave-mains dessiné pour le Château de la Forêt, un projet réalisé quelques années auparavant. « Nous avions dessiné cet élément en forme d'abreuvoir en raison de la localisation du monument sur un territoire agricole, et nous l'avions réalisé en bois brûlé – technique japonaise du Shou sugi ban – en référence aux toitures noires de l'édifice et aux denses espaces boisés qui l'entourent. » Une première allusion indirecte au Japon, mise par la suite en exergue. « De la forme initiale nous est apparue celle de la geta, le soulier japonais porté quotidiennement jusque dans les années 60. C'est donc un élément encore fortement ancré dans la culture locale, que nous avons décidé de réinterpréter. » Une démarche qui a poussé la créatrice jusqu'à Sakae, berceau de ces chaussures.
Une collection dans l'esprit de l'agence
« Chacun de nos projets architecturaux s'imprègne de la culture locale, car nous pensons que construire ou designer pour l'Homme est avant tout sociologique, biologique... bref humain. Avec GETA, nous avons donc souhaité remonter le fil d'Ariane de l'histoire et de la culture du pays » évoque Natacha Froger. À ce titre, la collection propose un condensé du Japon. Bien que fabriquée dans le nord du Portugal, elle reprend les codes esthétiques propres aux pas des geishas. À l'image de la pluralité des types de getas portées historiquement par la noblesse comme par les ouvriers, les piétements monolithiques et tout en rondeurs varient d'un module à l'autre, rappelant outre l'attribut vestimentaire, tantôt des torii, tantôt des lettres de l'alphabet nippon. La conjugaison du bois de noyer et de la laque, proposée dans des coloris récurrents sur le territoire, est également un hommage aux savoir-faire locaux. Les formes, les matériaux ou les couleurs sont donc autant de traits d'union entre le design et l'humain caractérisés par l'idée du « dessin à dessein », portée par l'agence. Au-delà de l'homophonie, c'est une certaine approche de la création basée la cohérence entre source d'inspiration et pouvoir visuel de l'objet qui est mise en avant.
Crée en 1919 par Louis Midavaine, l’atelier Midavaine, aujourd’hui dirigé par sa petite fille Anne, est une référence dans son domaine. Avec des commandes pour de grands émirats, décorateurs ou maison de luxe du monde entier, l’atelier n’a pas le temps de s’ennuyer.