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Ses organisateurs l’ont confirmé ce matin en webconférence : pour le moment Maison et Objet devrait bien se tenir du 4 au 8 septembre, et accueillerait en guest star l’architecte Franklin Azzi. Confirmation définitive attendue mi-juin.
Dans toute la prudence de ces premiers jours de déconfinement, Philippe Brocart, directeur général de Maison et Objet, annonçait ce matin maintenir pour le moment l’édition du salon de septembre tout en respectant les contraintes des mesures sanitaires actuelles. Avec un bémol : une décision définitive prise mi-juin, en fonction de l’évolution des autorisations de rassemblements de plus de 5000 personnes (actuellement interdits jusqu’au 31 août), et bien sûr des conditions de déplacements internationaux.
Franklin Azzi, “Designer of the year”
Pour cette édition, dans la logique de renforcement de l’activités Projets du salon, l’événement accueille en « Designer of the year » l’architecte Franklin Azzi. Une volonté de mettre en avant la réflexion commencée – et depuis devenue incontournable compte tenu de l’actualité – autour des nouveaux modes de travail, des aménagements des espaces de travail. Et, partant, d’insister sur l’importance de repenser les projets d’architecture et de design en tenant compte de l’écosystème environnemental dans lequel ils s’inscrivent, et en intégrant la notion de cycle de vie dans les approches.
En choisissant Franklin Azzi, c’est un ambassadeur de ces nouvelles approches que Maison et Objet met en avant. L’architecte a fait de la réhabilitation des lieux une véritable signature de ses projets . Que ce soit la Tour Montparnasse ou l’îlot de Beaupassage à Paris, un travail en cours sur l’aménagement des toitures en espaces ouverts et végétales à l’image du rooftop à venir des Galeries Lafayette, ou des espaces de coworking, il questionne la structure même de l’espace dans une relecture du lieu ouverte sur les traces de son histoire, et l’optimisation de ses usages, une certaine conception de la continuité pour mieux transformer l’existant, le révéler en utilisant son potentiel. Pour lui, « la compréhension de l’existant est essentielle », qu’à travers son diagnostic, à l’image d’une démarche médicale, la force de création de l’architecte va résider dans sa compréhension des enjeux techniques déjà à l’oeuvre, sur lesquels il va pouvoir s’appuyer ou détourner, pour mieux être créatif. Pour lui, l’ époque est à la flexibilité, à la modularité, dans une approche avant tout contextuelle, et la signature architecturale est à l’humilité, « quand on conçoit, on doit se dire que dans vingt ans ce sera retravaillé par un confrère » tout en concevant dans un choix de matériaux pérennes pour être « garantis à vie ».
Architecte, architecte d’intérieur, avec son équipe pluridisciplinaire, il conçoit aussi selon les besoins de ses clients des éléments de mobilier, ce qui lui permet une approche à des échelles très différentes de l’organisation spatiale et des usages. « La génération qui arrive est celle de l’hybridation, de la confrontation des époques et des méthodes, nous sommes des ensembliers de concepts. » Et c’est ce qu’il constate dans les approches des modes de travail, et qu’il compte scénographie de façon immersive au Parc des Expositions de Villepinte en septembre : dans la recherche iconographique qu’il a menée avec son équipe, il constate que dans les modes de travail ou de mobilier, finalement, à travers l’histoire, toutes les notions de cloisonnement / décloisonnement, de sphère privée/ professionnelles, de rencontres, de circulation, ont déjà été abordées. Par cette vision transversale, il ne s’agit pas d’ opérer des retours en arrière, mais de « stimuler le champ des possibles à inventer ».