Réaménagement
Dans le 11e arrondissement de Paris, le studio REV a réalisé l'aménagement des nouveaux locaux de l'Institut français. Un projet d'envergure qui répond en toute simplicité aux besoins de ses nouveaux résidents.
Depuis le mois de janvier, l'Institut français s'est installé dans une ancienne imprimerie située rue de la Folie-Regnault. Le bâtiment de 2900 m² qui a subi une large rénovation par l'agence d'architecture Renaissance, a été aménagé par le studio parisien REV. Un lieu à l'identité forte qui permet à l'établissement en charge des relations culturelles extérieures de la France, de s'ancrer fixement dans la capitale après une longue recherche de site.
« Travailler comme habiter »
Fidèles à leur identité qui consiste à ne pas avoir de ligne directrice en amont des projets, les deux architectes à l'origine du studio REV et anciens collaborateurs de Jean Nouvel, Sophie Thuillier et Cristiano Benzoni, ont pensé le projet selon deux axes. « Nous ne voulions pas parachuter une conception type. Nous avons donc commencé par demander aux salariés comment ils voulaient travailler. Parallèlement, nous avons réfléchi aux valeurs de l'Institut français à savoir le dialogue, la transversalité et les synergies culturelles. » explique Cristiano Benzoni. Des notions que le duo a dû intégrer dans une architecture biscornue en redessinant les espaces pour favoriser la lumière et la communication. Une décision dont le fruit est en « opposition avec les anciens locaux qui étaient très cloisonnés et fermés » remarque la présidente de l'Institut français, Eva Nguyen Binh. Cette reconception globale qualifiée par REV de « perméable et accueillante, mais qui ne se comprend pas tout de suite » répond ainsi au slogan du projet : « travailler comme habiter ».
Un aménagement qui distingue pour mieux réunir
Conçus autour de l'intention architecturale de la transition, les plans valorisent une circulation simple des usagers et des visiteurs de l'institution. À ce titre, les deux architectes ont dessiné un projet au sein duquel trois typologies d'espaces se distinguent. Au rez-de-chaussée, un vaste plateau où se trouve un bar dissimulé dans un bloc central en bois, est théâtralisé par une lumière orientée qui accueille les visiteurs. Au sous-sol, une vaste salle de réunion divisible offre la possibilité de recevoir de grandes conférences. Quant aux bureaux qui permettent d'accueillir 160 salariés en simultané, ils prennent place sur les 5 niveaux supérieurs ponctués de multiples terrasses.
Sobre mais chaleureux, le mobilier des espaces de travail s'articule autour de modules simples faits de casiers en bois et de bureaux dessinés par l'agence. « Nous avons réalisé des aménagements qui soient à la fois assez similaires pour créer une unité entre les salles, mais qui se distinguent malgré tout par des touches de couleurs pour différencier les différents départements » souligne Sophie Thuillier. Des pôles distincts donc, mais entre lesquels les employés sont invités à circuler et à s'y installer. Un enjeu de circularité humaine mais aussi matérielle qui souhaite à terme favoriser la mutualisation des informations et des ressources.
En complément, l'Institut français a bénéficié de deux fonds de choix en matière de décoration : le Mobilier national et le Centre national des arts plastiques (Cnap). Des institutions dans lesquelles REV a pu piocher plusieurs références parmi lesquelles la chaise La pliée de Marie-Aurore Stiker-Metral, la table Modèle Edge de Pol Quadens ou encore une tapisserie de l'artiste Zao Wou-ki. « Des incursions de mobilier patrimonial […] qui étalent la dimension historique de l'Institut français, au-delà de l'époque immédiate » estiment les architectes. Et pour renforcer son lien avec l'art, la façade de l'Institut français accueillera d'ici la fin de l'année Hedera, une œuvre colorée de l'artiste Clara Rivault, symbolisant l'arborescence des disciplines culturelles.
La marque Steelcase, leader dans la conception d'espaces tertiaires, propose aujourd'hui un grand nombre d'aménagements hybrides. Une spécificité mise en place au sein du siège parisien de la marque pour répondre à la modification des habitudes engendrées par la crise sanitaire.
Ces dernières années, les employés de bureaux sont nombreux à avoir déserté les open space au profit de leurs salons. Un phénomène accentué par la pandémie, mais qui s’est depuis ancré dans les habitudes. En cause, un certain confort, mais avec comme conséquence une perte de dynamisme ou de cohésion au sein des entreprises. Convaincu que les exigences et les besoins ont radicalement évolué, l'entreprise française Steelcase propose désormais du mobilier hybride, à mi-chemin entre celui de l'habitat et du bureau. Une spécialisation de plus en plus attrayante pour les entreprises qui cherchent à faire revenir les collaborateurs en présentiel. Au Worklife Paris, siège de 1400m² de Steelcase France, la société a misé sur ce modèle d'agencement hybride. Grâce à des équipements technologiques, techniques ou design, les 80 personnes travaillant sur le site se réapproprient quotidiennement un espace adapté à leurs besoins.
Une restructuration gage de performances
Pour concevoir de tels équipements, Steelcase s'est basé sur les besoins évoqués par les entreprises et des études menées entre début 2020 et fin 2021 auprès de 57 000 personnes. Malgré les exigences divergentes entre chaque société (renforcement de la cohésion d'équipe, réaménagement dans des locaux plus petits...) l'étude a démontré que 62% des salariés français préféreraient disposer d'un bureau attitré dans l'entreprise. Pourtant, la majorité des employés de bureaux semblent vouloir rester chez eux. Un paradoxe social que l'enquête à analysé par 5 facteurs principaux : un environnement sûr, confortable, inspirant, performant et une possibilité de choisir l'emplacement de travail. Des exigences auxquelles les conceptions actuelles ne répondent pas, contrairement aux habitats personnels, puisque ces derniers combinent ergonomie et esthétique. : Or, la tendance valorisée par l'idée d'hybridation est justement d'allier ces deux univers. Une vision que l'on retrouve dans le mobilier, mais aussi dans une conception spatiale plus générale chez Steelcase. Les espaces d'accueil deviennent centraux à l'image des places de villages. L'échange y est favorisé par une restauration en accès libre, associé à un pôle informationnel. La communication informelle est ainsi favorisée, renforçant la cohésion et assurant un gain de temps pour le fonctionnement de l'entreprise.
Des espaces adaptés au travail seul ou en groupe
Aux yeux de Steelcase, renforcer les échanges et la communication ne se résume pas à la mise en commun des espaces de travail. À ce titre, Steelcase propose des lieux de partage divers et complémentaires. Le bureau, jusqu'alors point central de communication, évolue dans une version adaptable permettant à chacun de travailler dans une posture adéquate, en proposant des tables de travail ajustables en hauteur.
Dernièrement, c'est toute la gamme Flex qui a évolué autour d'un objectif : la mobilité. Tous les éléments sont montés sur des roulettes et offrent la possibilité de cloisonner de vastes plateaux en fonction des besoins. Regroupant de simples cloisons, des tableaux ou des écrans comme le Microsoft Surface Hub (un grand écran tactile et fonctionnant sur batterie), ces espaces s'adaptent parfaitement aux nécessités du moment. En parallèle, la marque a conçu une batterie externe, la flex mobil power, dédiée au travail en entreprise. Permettant à plusieurs appareils de fonctionner une journée durant, elle devient un gage de liberté et vient ainsi répondre à un nouveau besoin au sein des locaux professionnels.
À côté de cette gamme mobile, Steelcase propose une variété de structures fixes mais ergonomiques. Des salles de conférences aux cabines insonorisées plus personnelles en passant par des canapés convertibles ou des alcôves, la marque souhaite pouvoir apporter des solutions en adéquation avec les envies de chaque employé. Dernièrement, l'entreprise a même développé la PodTent, une micro-architecture conçue par Chris Pottinger qui a fait des tentes sa spécialité. Avec son armature facilement démontable et son allure légère et agréable, elle offre un espace intimiste et protecteur propice à la concentration.
Un ensemble d'alternatives aux bureaux stéréotypés, qui s'inscrit dans une inversion de nos besoins spatiaux : des lieux plus fermés pour le travail individuel et des lieux plus ouverts pour le travail collaboratif.
Des objets pensés pour le bien-être et l’efficacité
Si les pays latins ont toujours été moins enclins à considérer le bien-être au travail que les pays scandinaves, nombreuses sont les entreprises qui prennent désormais en compte ce phénomène indissociable du retour des employés sur site. Dans cette démarche, Steelcase a récemment sorti sa série de sièges Karman.Composée de 12 pièces assemblées sans vis ni colle dans un souci de recyclabilité, la particularité de cette assise tient principalement dans son dossier en résille. Cette matière très technologique a été pensée pour s'adapter à tous. Une conception qui illustre le questionnement de l'entreprise : répondre à l'usage par une adaptation du mobilier. Imaginée cette année, la lampe Eclipse en est le meilleur exemple. Au-delà de son rôle d’éclairage au sein de l'espace de travail, cet élément est un outil dessiné pour les visioconférences. Dotée d'un miroir, d'un variateur d'intensité et d'une surface antidérapante pour poser le téléphone, elle est l'incarnation même de l'évolution de nos habitudes. Par ces objets empruntant au domestique et au professionnel, Steelcase témoigne de la flexibilité du mobilier, en phase avec les évolutions sociétales.
Depuis plus de 10 ans, Mickael Bénichou à l'origine de Liberté Chaillot, redessine des boulangeries en apportant force et caractère au lieu. Pour sa neuvième création parisienne, il a collaboré avec l’architecte d’intérieur Jules Mesny-Deschamps. Un projet à l'ambiance très italienne réalisé main dans la main.
Armée d’une vision architecturale forte - mêlant le traitement brut de la coque architecturale des lieux à la préciosité et à la noblesse des matériaux qui composent les agencements - Liberté écrit chaque magasin comme un chapitre de son histoire. Si chaque projet est différent, le quatre mains avec un architecte/designer différent est la règle d'or de Mickael Bénichou, fondateur de la marque. Après un premier concept confié pour son adresse de la rue des vinaigriers aux architectes Mur Mur, Liberté Chaillot a collaboré avec Le duo Jaune, Emmanuelle Simon ou encore Dorothée Meilichzon. Pour sa neuvième boulangerie à Paris, Liberté s’installe rue Chaillot, dans le 16è arrondissement, niché entre l’Alma et l’Etoile. Elle choisit, pour l’accompagner, l’architecte d’intérieur Jules Mesny-Deschamps.
Passé sur les bancs de l’école Camondo, Jules Mesny-Deschamps fonde son agence sans attendre la fin de son cursus, et opère initialement dans la rénovation résidentielle. Un passage de 5 ans à la co-direction du magasin parisien Merci lui ouvrent l’univers du retail, et lui confèrent une vision certaine de l’expérience d’un lieu marchand. Rompu depuis lors à imaginer des lieux à l’image forte, Jules Mesny-Deschamps livre ici la plus “Italienne” des versions de Liberté. “Mickaël est venu me voir avec une idée très claire : exprimer tout le caractère patricien de ce quartier en rendant hommage aux boulangeries italiennes. Nous sommes naturellement allé chercher l’inspiration dans les bars milanais, les cafés Turinois, et tout l’imaginaire que déploie l’Italie des années 50/60.” explique-t-il.
Une évocation transalpine
Pour cette création, le Studio Mesny-Deschamps développe ainsi un vocabulaire de matières propres à l’élégance italienne. Le bois rouge au vernis brillant, poncé à l’eau et passé en 8 couches, comme la coque des Riva, nés sur le lac de Côme est souligné par le chrome qui en rappel l’accastillage. L’idée n’étant pas pour autant de donner dans le pastiche, c’est là que l’aspect cru de la coque tranche avec la citation, et rejoint l’histoire de la première Boulangerie Liberté. L’inox brut du comptoir contraste avec ce raffinement presque désuet et ramène l’esprit du lieu à notre époque. Le sol a été chiné dans le centre de la France. En céramique grise flammée, sa composition rappelle les pavés de l’avenue Marceau, voisine de la boulangerie. Sur les murs, a été appliqué un enduit, dont la texture rappelle la pâte pétrie dans le tour. Granuleuse, elle prend la couleur du mastic, et son application irrégulière marque les murs de cette matière “non raffinée” qui constitue une partie des codes des lieux Liberté. “Nous n’avons rien voulu cacher du laboratoire que nous avons installé juste derrière l’espace de vente, visible à travers les arches en bois vernis brillant . Nous n’avons masqué ni le tour, ni la façonneuse, et encore moins le fournil. C’est le cœur de la boulangerie, et l’essence même du lieu. Cette technique ajoute du sens, et contraste, Comme à l’habitude de la marque, avec l’apparente préciosité de l’écrin.”
Liberté célèbre donc ses dix ans en réaffirmant une fois encore sa vision architecturale forte, et enrichie de collaborations avec des créateurs qui embrassent cette vision, et écrivent chaque nouveau chapitre dans le respect du ton général : dans le respect de l’héritage de la boulangerie, sans oublier d’y adjoindre une certaine irrévérence comme gage de modernité.
Retrouvez notre article sur Liberté Turbigo par Jessica Mille dans Intramuros 218
Pour sa première édition, EspritContract se tiendra du 18 au 21 novembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Plus d’informations sur : https://www.espritmeuble.com/fr/secteur/contract
La modification des habitudes de travail due à la crise covid a poussé les entreprises à se réorganiser. Pour rester attractifs, les bureaux se sont métamorphosés et les espaces secondaires se sont « réenchantés ». Une évolution constatée par Paul Silvera.
Les années 2020 et 2021 ont profondément modifié notre rapport au travail et particulièrement aux espaces professionnels. Selon Paul Silvera, fondateur de la marque éponyme « on ne reviendra plus jamais en arrière avec l'ensemble des salariés dans des bureaux. Mais la société se dirige vers un équilibre entre le télétravail et le présentiel. » Cette réalité a permis l'explosion des espaces de co-working et la démocratisation de nouvelles configurations comme le flex-office. « Ce nouveau modèle permet à certains domaines comme la tech ou les métiers de la création, une plus grande efficacité par l'agencement très libre des espaces de travail. Mais il y a également une dimension économique puisque le télétravail permet de réduire d'un tiers les surfaces de bureaux ». Un changement largement perçu par Silvera qui, depuis 1990, aménage majoritairement des bureaux et sièges sociaux notamment par des solutions contract. Une branche qui représente 60 % du chiffre d'affaires global de l'entreprise et mobilise une quinzaine de personnes.
Une reconsidération globale des bureaux
Les derniers projets de Silvera pour Pernod-Ricard, Sanofi, Doctolib ou encore Leboncoin, témoignent de l'importance pour le domaine privé de repenser ses espaces de travail. Mais des projets à gros budget auprès des ministères ou du domaine public, montrent également une envie plus large de faire revenir les travailleurs en réenchantant les lieux. « Avant le covid déjà, une volonté de gommer les frontières entre la maison et l'entreprise se faisait sentir car ces dernières cherchaient plus de chaleurs et un esprit cocooning ». Preuve de ce renouveau, les projets concernant des firmes reprennent les codes de l'hôtellerie, second secteur d'activité de Silvera. « Les halls des sièges sociaux ressemblent maintenant à des accueils d'hébergement haut de gamme, et des espaces comme les cafétérias deviennent de véritables lieux de rencontre et d'échange. Si ces dernières sont mal pensées, cela peut même avoir un effet sur l'entreprise. » analyse le directeur. Un changement de paradigme en France mais aussi à l'étranger.
Un avenir équilibré et bénéfique
« Malgré le boom post-covid, je suis confiant pour les trois années à venir car toutes les entreprises se questionnent et réfléchissent à leurs aménagements. » Une continuité des commandes qui s'explique aussi par la maîtrise de Silvera dans les projets relatifs
« aux zones de détente, de coworking, et même au monde complémentaire des cabines acoustiques qui est devenu un secteur en lui-même particulièrement important. » Cette gestion globale et l'imagination du groupe constituent un avantage sur les marques concurrentes. « Chez Silvera, nous travaillons avec des architectes qui peuvent piocher dans une vingtaine ou une trentaine de marques pour un projet, là où ces dernières se contenteront souvent d'une gamme particulière. »
Mais au-delà de l'aspect créatif, Silvera bénéficie également d'un noyau pluridisciplinaire. « L'avantage que nous avons, ce sont nos multiples secteurs. Quand le contract s'écrase avec le covid par exemple, l'habitat nous permet de nous maintenir à flot, et vis-versa. De ce point de vue, le secteur de l'ameublement est donc encore assez privilégié. » Une situation d'autant plus réjouissante que le monde de l'hôtellerie profite actuellement d'un véritable dynamisme assurant de nombreux projets contract au groupe dans les mois à venir.
Dans le cadre de « Réenchanter la Villa Médicis », un appel à candidatures est ouvert jusqu’au 30 novembre 15h. Il s’adresse à des équipes pluridisciplinaires alliant designers, architectes, artistes contemporains en équipe avec des artisans d’art. L’objectif ? Donner une nouvelle identité à 9 chambres d’hôtes de la Villa Médicis.
Horace Vernet, Balthus, Richard Peduzzi… Ces directeurs de la Villa Médicis ont particulièrement marqué l’histoire de ce siège de l’Académie de France à Rome, par de grandes opérations de réaménagement et rénovation. « Plus un lieu produit de l’histoire et devient patrimoine, plus la réticence a une intervention contemporaine est forte » exprime Sam Stourdzé, directeur actuel de la Villa Médicis. C’est pourtant un challenge qu’il a choisi de relever en lançant un vaste projet de réaménagement « Ré-enchanter la Villa Médicis » à l’horizon 2025.
Car plus que réaménager, il s’agit pour lui de « réenchanter », autrement dit faire dialoguer les époques, l’histoire et le présent, dans une villa forte en symbole, et avant tout centre d’art. Redonner une identité à des espaces, retrouver des usages oubliés, inscrire cette pluridisciplinarité créative, propre à ce lieu, en faisant dialoguer design, savoir-faire d’excellence, architecture d’intérieur sont les moteurs de ce programme construit en plusieurs phases, qui vient d’être officiellement lancé. « Au XXIe siècle, le rôle de cette maison est d’être une plateforme, là où elle a pu être vue comme une tour d’ivoire » insiste Sam Stourdzé, qui précise « notre volonté est de créer le dialogue entre les champs d’expertise ». À travers une campagne de réameublement, il s’agit de chercher des regards différents, qui dans quelques années, seront les marqueurs d’une époque. « Attention, l’esprit n’est pas celui d’un hôtel de luxe. Ce que nous recherchons, ce sont des écritures, un langage. » Et de citer l’exemple de ce qui a pu être fait à la Villa Noailles.
Réaménagement de 9 chambres d’hôtes de la Villa Médicis
Pensé comme un « laboratoire d’idées », ce projet a l’ambition de faire travailler des équipes réunissant designers et architectes d’intérieur, avec des artisans d’art, avec une liberté d’intervention totale.
Ces chambres sont utilisées par des hôtes de passage, des artistes invités. Elles comportent une mezzanine et deux blocs (une kitchenette et une salle de bains) . L’appel à candidatures, disponible ici, est ouvert jusqu’au 30 novembre 15h . En décembre, six équipes seront ensuite présélectionnées pour préparer sur un temps de résidence un projet. En février 3 équipes seront ensuite retenues pour rénover 3 premières chambres d’ici l’automne prochain.
Le jury sera composé d’Alberto Cavalli, directeur exécutif de la Michelangelo Foundation for Creativity and Craftsmanship et commissaire général de Homo Faber Event, d’Hedwige Gronier, responsable du mécénat culturel de la Fondation Bettencourt Schueller, d’Hervé Lemoine, président du Mobilier national, de Christine Macel, directrice du musée des Arts décoratifs, d’India Mahdavi, architecte, designer et scénographe, Isabelle de Ponfilly, présidente du conseil d’administration de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, et présidé par Sam Stourdzé, directeur de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis.
Cet appel sera ensuite renouvelé tous les six mois, sur le même principe pour le réaménagement des chambres suivantes. Le budget de chantier par chambre est de 60 000 euros. Les dossiers peuvent bien entendu inclure des potentiels financements extérieurs.
« Réenchanter la Villa Médicis » : autres phases du programme
Parallèlement à cet appel à candidatures, deux autres phases importantes du réaménagement de la Villa sont prévues.
La première porte sur le réaménagement de 6 salons de réception – aujourd’hui quasiment cantonnés à des espaces de stockage – qui sera dévoilé mi-décembre 2022.
La seconde porte sur le réaménagement de deux chambres d’exception et de salles d’exposition qui devrait être présenté en avril 2023.
Des partenaires longue durée pour la Villa
Pour mener les différentes phases de ce programme, la Villa Médicis est accompagnée par des partenaires de taille, tels le Mobilier national, la Fondation Bettencourt Schueller, La Fondation banque Populaire et la Maison Treca. Ainsi, outre la mise à disposition de pièces de sa collection, le Mobilier national apporte sa capacité d’expertise technique, voire un possible accompagnement du prototypage des éléments.
La Fondation Bettencourt Schueller est elle aussi un acteur essentiel de ce programme, tout en ouvrant un partenariat plus large avec la Villa Médicis : elle soutient notamment de premières résidences autour des métiers d’art : la tourneuse Mylinh Nguyen arrivera ainsi à la Villa en novembre, suivi au printemps par le duo Caterina et Marc Aurel.
La Fondation Bettencourt Schueller apporte aussi son soutien au programme Résidence Pro, à destination des lycées professionnels et agricoles, lancé l’an passé par Sam Stourdzé.. Ainsi, en 2022, 300 élèves de la filière bois de la région Nouvelle Aquitaine ont été accueillis, pour un programme sur mesure d’une semaine, point d’orgue d’un travail mené tout au long de l’année. En 2023, ce seront 600 élèves des régions Grand Est et Provence Côtes d’Azur qui seront accueillis, autour des arts de la table et des saveurs.
Un bel exemple de la vision et de la volonté de Sam Stourdzé de « décloisonner, déconstruire les approches en silos » et de « réinventer un principe de résidences, comme un agrégateur de population ».