Eco-conception
Le Global Award for Sustainable Architecture qui récompense depuis 18 ans des démarches prospectives vient de nommer 5 lauréats pour l'édition 2024.
Pour cette édition 2024, le concours international qui avait pour thème « L'Architecture Est Education », s'ancre une nouvelle fois à la croisée des chemins pédagogiques, écologiques mais surtout durables. Fondé en 2006 par l'architecte et chercheuse Jana Revedin, le Global Award for Sustainable Architecture se distingue par son orientation avant tout focalisée sur des travaux prospectifs. Généralement accompagnés d'une dimension pédagogique, ceux-ci diversifient les horizons actuels de l'architecture en conjuguant des secteurs connexes comme la politique, la rentabilité, la modernisation et la revitalisation de la construction, le confort... Mais ce concours placé sous le patronage de l'UNESCO est également l'occasion de valoriser des initiatives extra-européennes. En témoignent les 5 lauréats implantés de la Syrie au Brésil en passant par le Bangladesh.
Revitaliser l'architecture par des procédés simples et locaux
Iyas Shahin & Wesam Al Asali - IWLAB
Consacré à l'exploration, à l'éducation et à la pratique de la conception culturelle et architecturale, IWLAB est un laboratoire de recherche fondé en 2009 par Iyas Shahin et Wesam Al Asali. Tous deux architectes, ils collaborent avec des confrères et des étudiants pour créer de nouveaux réseaux de compétences interdisciplinaires. Implanté en Syrie et en Espagne, IWLAB est aujourd'hui reconnu comme un pionnier en matière d'architecture, de patrimoine et d'études urbaines dans le contexte socio-économique des pays arabes.
Un bureau d'innovation politique au service d'une architecture juste
Andrés Jaque - OFFPOLINN
C'est à la suite d'une rencontre avec le philosophe Bruno Latour que Andrés Jaque crée le Bureau d'innovation politique (OFFPOLINN) en 2003. Partageant la conviction que l'architecture se situe au centre de la lutte pour la justice sociale, l'architecte espagnol a souhaité mettre en place une organisation qui questionne le rôle de l'architecte sur ce domaine. En combinant la conception, la recherche et l'activisme, le travail d'OFFPOLINN, ne consiste pas seulement à partager des résultats architecturaux, mais aussi à s'engager activement auprès de diverses communautés, en créant des espaces d'écoute attentive et d'action collective.
Rassembler les acteurs de l'architecture pour améliorer les conditions de vie
Marina Tabassum - Foundation for Architecture and Community Equity (FACE)
Marina Tabassum mène une triple vie d'architecte, d'enseignante et de responsable de projets d'autonomisation des communautés. Réunissant des experts, des étudiants et des habitants, ceux-ci ont pour but de trouver des modèles permettant d'améliorer les conditions de vie au sein des espaces architecturés. Une démarche dans laquelle s'inscrit son organisation, la Foundation for Architecture and Community Equity.
Porter un regard transversal sur l'architecture
Ciro Pirondi - Cofondateur et ancien directeur de l'Escola da cidade de São Paulo
L’Escola da Cidade, est un établissement de São Paulo fondé il y a une vingtaine d'années par une association composée d'intellectuels, d'architectes, d'artistes et de techniciens. Influencé par l'éducateur révolutionnaire brésilien Paulo Freire, son programme pédagogique mêlant architecture, urbanisme et design, incarne les objectifs éducatifs du concours.
Améliorer la vie de tous par une architecture basée sur l'écologie
Klaus K. Loenhart – Directeur de l'IA&L
Éco-innovateur, Klaus K. Loenhart expérimente et enseigne à une nouvelle génération l'architecture bioclimatique. Convaincu que le rôle de l'architecte n'est plus seulement de concevoir des éco-bâtiments, il s'intéresse aux formes d'interactions entre l'environnement et les activités humaines. Depuis l'Université technique de Graz, le chercheur s'intéresse avec son équipe à la co-création d'une architecture basée sur l'écologie et qui, face à la dérégulation climatique, pourrait régénérer la biodiversité et améliorer la santé des utilisateurs.
Laudescher, spécialiste des panneaux acoustiques, propose désormais Canopea, une gamme d'îlots suspendus créés en collaboration avec Patrick Jouin.
Parfois oubliés ou négligés lors de la construction d'un bâtiment, les panneaux acoustiques peuvent sauver une architecture mal pensée. Consciente de leur place prépondérante, la société Laudescher travaille sur le sujet depuis près de 60 ans. Après avoir développé des habillages muraux, des cloisons séparatives et des plafonds suspendus, l'entreprise normande commercialise désormais des îlots suspendus. Cette gamme nommée Canopea, propose six modèles, dont deux dessinés par Patrick Jouin : Nest et Little Nest.
Le design
Certainement inspiré par la forme naturelle et plutôt ronde du nid – dont il reprend l'appellation anglaise -, le designer a cependant décidé de prendre le contre-pied en choisissant le partipris de l'orthogonalité. Conçus comme des enchevêtrements de tasseaux de bois massif entre lesquels se trouvent les briques phoniques, Patrick Jouin s'éloigne d'une esthétique organique pour une composition plus artificielle, presque numérique. Deux conceptions dont la linéarité rappelle les autres modèles de Laudescher, mais qui se différencient par son apport de volumes. En effet, si la marque normande se limite jusqu'à maintenant à de légers jeux de niveaux - notamment sur les modèles Leaf ou Wind qui apportent un dynamisme discret -, le designer joue avec les trois dimensions et particulièrement celle de la hauteur. En gardant l'esthétique chaleureuse et naturelle de Laudescher, Patrick Jouin propose une alternative plus sculpturale. Une manière de compléter la gamme Canopea en proposant d'une part des panneaux qui viennent combler de grandes hauteurs sous plafond tout en laissant passer le regard, mais aussi de rendre plus visible l'isolant phonique jusqu'alors assez dissimulé.
Des nids à l'infini
Pensés pour être utilisés dans divers lieux, de la cantine au hall d'un grand bâtiment, les deux îlots sont adaptables. Grâce à un système d'entailles situées dans les contre-lattes, les modules peuvent s'imbriquer les uns aux autres, que ce soit sur le même plan ou à des hauteurs différentes. Pour le créateur, la force de Nest tient notamment à « cette modularité illimitée permettant la superposition de multiples îlots, qui forment une composition aléatoire capable de s’intégrer aux espaces restreints comme aux architectures de grands volumes ». À cette particularité, s'ajoute aussi celle d'intégrer un éclairage sous forme de barres, à l'image des tasseaux.
De l'algue au-dessus de nos têtes
Sensible à l'environnement, Laudescher accorde une attention particulière aux matériaux bio-sourcés. Pour cette raison, elle propose d'équiper la gamme Canopea avec des isolants acoustiques en algues - ou en laine pour le modèle Wind dont la forme nécessite une matière plus flexible -. Brevetés par une société danoise, les panneaux à base de matière première maritime, sont de véritables alternatives. Aussi efficaces phoniquement que les matières dites « classiques » comme le PET ou la laine de roche encore proposés sauf sur les structures Nest, ils permettent à certains modèles d'atteindre jusqu'à 85 αw (Alpha Sabine). Un engagement environnemental auquel s'ajoute le choix d'un bois certifié FSC et PEFC, qui a valu à l'une des gammes de la marque la certification Cradle to Cradle.
En collaboration avec Eurosit, le studio Fritsch+Durisotti présente Inyo, une nouvelle gamme de sièges aux multiples combinaisons. Dotés d’une structure identique pour chaque déclinaison, les sièges Inyo se distinguent ainsi par leur modularité mais également par leur éco-socio conception.
Le studio a été fondé en 1993 par le designer Antoine Fritsch qui sera ensuite rejoint en 2006 par Vivien Durisotti. Un peu plus tard en 2013, le duo accueille Thierry Coste, ingénieur de formation, qui prendra la tête de la direction du développement du studio. (cf portrait Intramuros 208). Aujourd’hui, le studio basé à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines compte 7 personnes mobilisées à plein temps sur les projets. De Tribord à Thuasne en passant par RocheBobois, les projets et collaborations du studio sont multiples et surtout très variés. Une diversité qui intrigue et intéresse les marques avec lesquelles ils collaborent, en témoigne Vivien Durisotti « On remarque que de plus en plus de marques viennent à nous car nous avons des projets très diversifiés les uns des autres. »
Une assise unique pour une multitude de possibilités
Que ce soit au bureau ou à la maison, avec coque rembourrée, sur roulettes ou avec un piètement en bois, la gamme Inyo d’Eurosit imaginée par le studio Fritsch+Durisotti se veut multi-usage. Inyo, terme japonais qui évoque le mythique Ying et Yang, a été choisi en rapport avec cette notion de mouvement qui existe entre toutes les pièces de la gamme.
En partant d’une structure unique et basé sur un concept d’éco-conception et de modularité, Inyo c’est : 13 piétements différents, 78 configurations pour 390 solutions possibles, rien que ça. « Le brief de départ donné par Eurosit était de proposer un produit qui pourrait se décliner tout en engageant une pratique éco-responsable qu’il est difficile de ne plus prendre en compte aujourd’hui » témoigne Antoine Fritsch. Ainsi, tous les sièges sont conçus avec des matériaux recyclés de 30 % à 100 % et la coque est recyclable à 95 %.