It looks like her fashion is made of bricks and mortar but Marine Serre is the revelation of these last years in the redefinition of beauty, appearance, luxury and the search for a new femininity, much more committed and profound.
In an industry in full eco-responsible aggiornamento, this little woman has established herself as the leader of high-end recycling. In the world of fashion, we talk about upcycling. Literally, it means “over-cycling” or up-cycling. The word was almost invented for her, who transforms old sheets, dishcloths, military bundles, parachute cloth or worn-out jeans into terribly desirable pieces. Winner of prestigious awards, including the LVMH Prize in 2017, the 30-year-old Corrézienne traces her own path, and does not hesitate to venture into the darkest corners of the human soul.
Ses collections apocalyptiques, conçues dans la perspective (ou le souvenir) de périodes noires, sont d’ailleurs présentées dans de drôles d’endroits pour une rencontre avec son futur soi et sa future mode : des bunkers, des garages, des parcs publics squattés … Dans lesquels des créatures survivantes dont on ne sait quelles plaies ou fléaux se baladent masquées et cagoulées, le corps moulé dans des toilettes exclusives, rares et presque uniques.
À contre-courant de ses confrères, ses matières premières, ce n’est pas dans les allées feutrées de salons cosy comme Première Vision qu’elle va les chercher. De grandes balles remplies de tee-shirts, de pulls, de boutis, de serviettes, de taies d’oreiller trônent au beau milieu de son atelier de la rue d’Aubervilliers à Paris. Elle y farfouille son matériau de base, qu’elle sculptera, modèlera, taillera sur le corps pour en faire des must-have. Et, comble pour cette créatrice post punk et grunge dans l’âme, ils seront vendus dans les plus luxueux des points de vente à travers le monde.
Isabelle Manzoni
Retrouvez le dossier spécial Design Next Gen, consacré à la jeune création, dans le dernier numéro en kiosques d’Intramuros.