Skip to main content
News / Atelier Midavaine : lacquerer from grandfather to little girl
04/07/2022

Atelier Midavaine : lacquerer from grandfather to little girl

Created in 1919 by Louis Midavaine, the Midavaine workshop, today managed by his granddaughter Anne, is a reference in its field. With orders for large emirates, decorators or luxury homes around the world, the workshop has no time to get bored.

A height under the glass roof of more than five meters, brushes everywhere, arranged in pots on the dozens of shelves nailed to the walls, sketches, exposed as works of art, representing panthers for the most part, in the image of one of their major client. At the back of the courtyard of 54 rue des Acacias in the 17th arrondissement, the Midavaine workshop has been established for more than a century, and does not intend to move anytime soon. “We are not artists but artisans. We do not have a master of art as such. With us, it is the whole workshop which is the master of art, in addition to being a company recognized living heritage “ explains the current manager of the workshop, Anne Midavaine.

True craftsmanship, the art lacquer is a process that consists of taking the natural resin of a tree, the Rhus Vernicifera, to transform it into a hard and resistant varnish. There are different types of lacquers – vegetable or cellulosic – which can be used to decorate panels or furniture in particular.

Une reconversion évidente à 35 ans 

 

Chirurgienne dentiste de formation, Anne Midavaine, a décidé de tout quitter à 35 ans pour reprendre en 1994 l’atelier de son grand-père et perpétuer son savoir-faire. « Je ne dirais pas que c’était un changement de vie, je vois plutôt ça comme un retour à la maison ». Aujourd’hui, l’atelier compte six salariés permanents, dont certains présents depuis plus de 25 ans. Un sentiment fraternel lie ainsi les artisans et Anne, offrant une vision commune des choses. « On fonctionne comme une famille, confie t-elle avec fierté. Si quelque chose ne va pas on le dit sans pincettes, et on se soutient lorsque l’idée est bonne. On se connait tous par coeur, ce qui a des avantages et des inconvénients, mais finalement, c’est ce qui nous permet d’avancer et arriver à de tels résultats ».

Portrait of Anne Midavaine, director of the Midavaine workshop since 1994 © atelier Midavaine
Pierre Olivier Deschamps for Vu'.

Des méthodes de travail perpétuées depuis plus d’un siècle

 

L’adresse de l’atelier n’est pas un hasard. Ancien combattant de 1914-1918, Louis Midavaine se décide après la guerre à créer son atelier précisément dans la rue des Acacias, en raison de la proximité avec les carrossiers de voitures de luxe de l’époque. « C’était un atelier d’invalides de guerre. Mon grand-père l’était lui-même et voulait donc avoir des salariés dans la même situation. ». À l’époque, les voitures sont recouvertes de laque cellulosique, matière qu’il appliquera au sein de son atelier, et qui n’a jamais disparue depuis.

Midavaine workshop

In the heart of this workshop lit by natural light thanks to the skylights in the ceiling, silence reigns. Only the sander and the screwdriver resonate at times and disturb the noise of the brush strokes. “When interns come to work with us, they are surprised to see us draw so much. But it’s an integral part of the creative process. To get results like ours, you need a lot of calm and precision,” says Anne.

Midavaine workshop

Une collaboration notable avec Cartier 

 

Depuis 2013, l’atelier Midavaine crée des panneaux décoratifs pour les boutiques Cartier du monde entier. Paris, Moscou, Shangaï, Amsterdam, New York… La liste est longue. Le dernier projet en cours, dont ils venaient juste de recevoir les panneaux lors de la visite de l’atelier, est un pan de mur entier, de 46m2, pour une boutique en Corée du Sud, dont la livraison est attendue avant l’été. « C’est l’un de nos plus gros chantiers pour Cartier jusqu’ici. On y travaille depuis presque un an, entre le lancement du projet, le travail sur les échantillons pour définir les couleurs et les motifs finaux, et jusqu’à validation », explique Anne. Bien que l’atelier ai réalisé plus d’une quarantaine de panneaux pour la maison Cartier, aucun d’entre eux n’est identique. Le détail le plus important ? La panthère, symbole iconique de la maison, qui n’a pas été simple à apprivoiser, en témoigne les nombreux croquis gardés précieusement par les artisans. « On doit veiller à ce que la panthère ne soit pas trop méchante, ou trop humaine, précise Anne Midavaine. Les panthères de Jean-Noel ne sont pas les mêmes que celles de Sophie ou de Garance. Chacun à sa touche personnelle, mais il faut néanmoins continuer de respecter les valeurs de Cartier ». Un travail de recherche à plusieurs dimensions, qui demande sérieux, minutie, et surtout, beaucoup de patience.

Midavaine workshop

La patience, maître mot du laqueur 

 

Et si le silence est d’or les 80 % du temps au sein de l’atelier Midavaine, la patience l’est tout autant. Sophie, l’une des artisane de l’atelier, œuvrait par exemple sur un secrétaire inspiré d’un bureau qui appartenait à Louis XIV, qui est aujourd’hui exposé au musée du Louvre. Dans son processus de création, elle a dû en premier lieu dessiner les calques selon les dimensions du bureau en question, puis les retranscrire sur ce dernier. Et c’est là que les choses deviennent sérieuses. Tandis que les premières esquisses des motifs ont été réalisées, que les feuilles d’or ou la poudre d’or sont collées grâce au processus de miction, il faut que ça sèche. « C’est cette étape qui pose le plus de problème aux clients. Ils n’ont pas la conscience du temps de séchage et de repos qui peut parfois prendre plusieurs jours », explique Sophie. Ce à quoi Anne Midavaine fini par ajouter en souriant : « Ils pourront nous payer autant qu’ils le veulent, c’est impossible de faire en un jour ce qui demande une semaine, ça relèverait du surnaturel ».

Maïa Pois